Société Française d'Exobiologie

Trajectoire : Tristan Dequaire

Dans la rubrique “Trajectoires en Exobiologie”, des étudiants en thèses, sur des thèmes liés à l’exobiologie, racontent leur parcours. Tristan Dequaire, doctorant au LISA, répond cette semaine aux questions de la SFE.

imgtristansfe

Tristan Dequaire, doctorant au LISA

Quelle est votre formation ?

Suite à mon baccalauréat S (spécialité SVT), j’ai commencé mes études universitaires à l’université de Nantes par une licence en Sciences de la Vie, de la Terre, de l’Univers et de l’Univers (parcours Biologie-Chimie-Géologie). En L2 je me suis spécialisé en géosciences ce qui m’a permis d’accéder au Master Terre, Planètes et Environnement dans lequel en 1e année je me suis spécialisé en Géologie-Géophysique et en seconde année en Planétologie et Géodynamique. Mes stages de L3, M1 et M2 au Laboratoire de Planétologie et Géodynamique de Nantes (LPGN) et celui effectué à l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) à Nice m’ont permis de me spécialisé en télédétection (notamment en spectro-imagerie hyperspectrale) appliquée à Mars.

Pourquoi avez-vous choisi ce type d’études ?

Depuis tout petit j’adore l’espace (l’astronomie est une science où l’on en prend plein les yeux) et j’aime bien avoir des réponses à mes questions. En grandissant, je me suis intéressé particulièrement aux planètes et au collège déjà le mot exobiologie m’avait fasciné (je n’étais pas le bienvenu chez les conseillers d’orientation…). Tout naturellement, il fallait donc que je suive une filière scientifique. C’est le pourquoi du comment du bac S. La question a été ensuite de savoir comment arriver à l’exobiologie. Ce n’est pas évident avec un domaine aussi pluridisciplinaire que celui-là! Géologie? Chimie prébiotique? Biologie? Passionné aussi d’Histoire, je me suis dit qu’au lieu de me limiter à celle des Hommes, je pourrais peut-être étudier une partie plus vaste, du commencement de l’univers à aujourd’hui. J’ai donc choisi la voix caillouteuse avec la géologie et les sciences de l’Univers.

Quel est votre sujet de thèse ? Où la faites vous ?

Mon sujet de thèse est : Exploration de Mars par le rover Curiosity. Traitement des données et interprétation en terme de contenu en matière organique. Cette thèse présente deux parties. La première se déroule au LISA (Créteil) sous la direction de Patrice COLL et Cyril SZOPA et consiste à irradier, à l’aide du dispositif MOMIE (Martian Organic Molecules Irradiation & Evolution) développé au LISA, des échantillons de matière organique et/ou de minéraux potentiellement présents et/ou présents sur Mars aux conditions de pression (6 mbar) et de température (-55 °C) qui règnent actuellement à la surface de Mars afin d’étudier la photostabilité* des molécules organiques et le rôle éventuel (catalyseur ou protecteur) de la matrice minérale. La seconde partie s’effectue en collaboration avec l’IRAP (Toulouse) et le LPGN (Nantes) et consiste à voir s’il est possible de détecter de la matière organique dans les roches martiennes à l’aide de l’instrument ChemCam (Chemistry and Camera) à bord du rover Curiosity afin de guider au mieux la suite instrumentale du rover et notamment l’instrument SAM (Sample Analysis at Mars), dédié à l’étude de la matière organique.

*Stabilité de la matière vis-à-vis de la lumière. Dans mon cas vis-à-vis du rayonnement UV.

 

L'experience MOMIE au LISA

L’experience MOMIE au LISA

Quel est le lien de votre sujet avec l’exobiologie ?

Mon sujet de thèse s’articule autour de la détection et de l’évolution de la matière organique sur Mars. C’est un des ingrédients (du moins sur Terre) à l’émergence et au développement de la Vie telle que nous la connaissons. Et tout comme l’exobiologie mon sujet de thèse recoupe plusieurs disciplines de la chimie organique à la planétologie en passant par la géologie.

Pourquoi avez-vous souhaité faire une thèse ?

Je souhaite faire une thèse depuis mon arrivé à l’université car il me semble que c’est une expérience très enrichissante aussi bien du point de vue technique, scientifique, qu’humain (aspect à ne pas négliger) Et comme dirait mon mentor de M1, Stéphane Le Mouelic: « Faites au moins une thèse ! ».

Mon meilleur souvenir et mon pire souvenir au laboratoire

Le meilleur souvenir n’est pas encore arrivé je l’espère mais je pourrais déjà citer le RED’14 par exemple et mon pire souvenir n’est pas encore arrivé je le crains … Ce qui est sûr c’est qu’il y aura encore de très nombreux bons souvenirs!

Et après ?

Ensuite??? Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Mais si j’en ai l’occasion j’aimerais plutôt m’orienter vers un poste de Maître de Conférence car j’aime l’équilibre entre Recherche et Enseignement que propose ce type de poste. Pour moi c’est le poste en adéquation avec ma définition de la Science. D’une part, la participation au progrès scientifique et de l’autre la transmission du savoir. A quoi sert le savoir si on ne le partage pas? De plus ça permet de travailler en équipe ce que j’aime vraiment! A plusieurs cerveaux on est plus efficace et c’est plus sympa!!!

Aucun commentaire sur l'article Trajectoire : Tristan Dequaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.