Société Française d'Exobiologie

Trajectoire : Nicolás Cuello

Dans la rubrique “Trajectoires en Exobiologie”, des étudiants en thèses, sur des thèmes liés à l’exobiologie, racontent leur parcours. Nicolás Cuello, doctorant au CRAL, répond cette semaine aux questions de la SFE.

Quelle est votre formation ?

J’ai fait une licence maths/physique à Grenoble avec un an d’ERASMUS à Turin. La façon d’enseigner en Italie m’ayant beaucoup plu, j’ai décidé de poursuivre mes études de master à Turin. Étant donné ma passion pour les mathématiques et la physique fondamentale, j’ai choisi la branche (un peu abstraite) liée à la physique des particules. Ce n’est que vers la fin de mon master que je me suis orienté vers l’astrophysique à travers la simulation d’amas de galaxies. Je suis très content d’avoir fait ce choix !

Nicolás Cuello, doctorant au CRAL

Nicolás Cuello, doctorant au CRAL

Pourquoi avez-vous choisi ce type d’études ?

Depuis très jeune je suis en contact avec le monde de la recherche car mes parents sont scientifiques. Curieusement, j’ai essayé de l’éviter pendant longtemps (sans y parvenir finalement). En effet, au début du lycée je voulais être journaliste ou écrivain mais lorsque j’ai découvert les « vraies » mathématiques et la physique j’ai franchi le point de non retour. Ça a été un choc pour moi de voir la puissance des modèles mathématiques qu’on pouvait construire afin d’expliquer les phénomènes qui nous entourent. Les seules règles du jeu sont les lois de la physique !

Quel est votre sujet de thèse ? Où la faites vous ?

Je travaille sur les premières phases de formation planétaire autour des étoiles jeunes. Les planètes se forment au sein des disques protoplanétaires qui ont une forme de donut et qui orbitent autour d’étoiles jeunes. Ces disques sont un mélange de gaz et de poussière cosmique en interaction. Après quelques millions d’années, la matière dans ces disques forme des corps solides appelés des embryons planétaires qui, comme leur nom l’indique, constituent ensuite les planètes. Ma thèse porte sur la dynamique de ces corps dans les régions proches de l’étoile (à quelques centaines de millions de kilomètres de celle-ci). Je travaille au Centre de Recherche Astrophysique de Lyon (CRAL) perché au sommet d’une colline 🙂

 

Quel est le lien de votre sujet avec l’exobiologie ?

Ces dernières années, plusieurs milliers d’exoplanètes ont été détectées autour de très nombreuses étoiles de notre voûte céleste ayant une très forte repercussion médiatique. En effet, ceci prouve que la formation planétaire n’a pas eu lieu exclusivement dans notre Système Solaire et qu’il y a probablement des planètes semblables à la notre dans l’Univers. Cependant, il y a encore beaucoup de zones troubles dans la compréhension du mécanisme de formation planétaire. L’étude des premières phases de cette formation permettra donc de comprendre un peu mieux à quel point les planètes telles que la notre apparaissent autour d’autres étoiles. Si jamais un jour la race humaine doit quitter la Terre, il faudra que les astrophysiciens aient bien fait leurs calculs pour choisir une nouvelle demeure 🙂

Pourquoi avez-vous souhaité faire une thèse ?

Dès le début de mon parcours universitaire je souhaitais faire une thèse. Je me suis jamais posé la question en réalité car le doctorat est une étape indispensable pour devenir un chercheur. Le temps et l’expérience acquise n’ont fait que confirmer ce choix. Je suis très content de pouvoir enseigner aussi pendant ma thèse parce que j’estime qu’un bon scientifique, en plus d’être un expert dans son domaine, doit savoir communiquer ce qu’il fait. L’interaction avec les étudiants est très enrichissante et c’est un bon moyen aussi de transmettre ma passion pour la science!

Mon meilleur souvenir et mon pire souvenir au laboratoire

Le pire est sans doute le nombre incalculable d’heures passés devant l’ordinateur à chercher une erreur dans un code de plusieurs milliers de lignes… Le monde de la simulation numérique est fantastique parce qu’il offre la possibilité de tester un nombre illimité de théories et d’idées « folles ». Cependant, le revers de la médaille est la forte composante informatique du métier de chercheur de nos jours… Mes meilleurs souvenirs sont incontestablement les voyages/conférences aux quatre coins du monde pour connaître de nouveaux chercheurs et parler de science dans tout type de circonstances (au coin café, au ski, dans les bars, à la falaise, etc.).

Et après ?

La situation post-doctorale est assez délicate en ce moment et cela me préoccupe comme bon nombre de doctorants. En fait, la vie professionnelle itinérante qu’il faut mener après la thèse n’est pas facile à conjuguer avec la vie personnelle de chacun… Je vais quand même postuler pour faire un postdoc dans un autre pays (Argentine, Australie, Chili, Suisse, etc.) car je souhaite vraiment continuer à faire ce métier. Si cela n’était pas possible, j’ai plusieurs plans B: devenir enseignant, monter une école d’escalade en Patagonie ou faire de la divulgation scientifique.

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