Société Française d'Exobiologie

Trajectoire : Axelle Hubert

Dans la rubrique « Trajectoires en Exobiologie », des étudiants en thèses, sur des thèmes liés à l’exobiologie, racontent leur parcours. Axelle Hubert, doctorante au CBM, répond cette semaine aux questions de la SFE.

Axelle Hubert, doctorante au CBM

Quelle est votre formation ?

Après mon bac scientifique je suis allée à Tours pendant 3 ans, pour faire une Licence de Géologie. On y apprend beaucoup de choses, du minéral jusqu’à la planète ! Ces 3 années m’ont donné de très bonnes bases en géologie théorique, en géologie de terrain, et l’expérience d’un premier stage en laboratoire en L3. Ensuite, je suis allée faire mon Master Recherche à Grenoble, centre bien reconnu pour les Géosciences en France. Les enseignements y sont très variés (bien qu’il y ait beaucoup trop de mathématiques et de physique à mon goût), et les différentes thématiques des labos du campus permettent un assez large panel pour le choix des stage de M1 et de M2Recherche.

Pourquoi avez-vous choisi ce type d’études ?

Je ne pense pas être un bon exemple ! J’ai toujours voulu faire de la géologie, depuis le collège au moins. Je ne me souviens pas pourquoi. Puis lorsque j’ai commencé à étudié ce domaine à la fac, ça m’a effectivement tout de suite plu, donc je ne me suis jamais vraiment posé de questions. Par contre la filière scientifique m’a toujours attiré. J’aime la littérature, les langues, la philo, mais en science, le raisonnement est logique, rigoureux, et c’est en plus un domaine qui demande un minimum d’imagination. Assez complet je trouve !

Quel est votre sujet de thèse ? Où la faites vous ?

Ma thèse consiste à chercher des traces de vie dans les roches très anciennes, qui témoignent du début de l’histoire de la Terre. Plus particulièrement, je cherche des signatures géochimiques et minéralogique des organismes photosynthétiques dans les roches de l’Archéen et du Paléoprotérozoïque (donc sur la période géologique qui s’étend de 4,0 à env. 1,6 milliards d’années – la Terre a 4,56 milliards d’années). C’est très complet. Nous devons aller récolter ces roches très anciennes dans les rares régions du monde où l’on en observe toujours (Afrique du Sud, Canada…), puis les analyser avec différents outils d’analyse, qui vont du microscope optique au synchrotron (accélérateur de particules qui permet des analyses poussées aux rayons X). Je fais cette thèse en co-direction : au Centre de Biophysique Moléculaire d’Orléans, et à l’Institut des Sciences de la Terre à Grenoble.

Campagne de terrain en Afrique du Sud, région de Barberton, mars-avril 2012. Sous la direction de Frances Westall (droite). Qui a dit que les géologues n'ont pas de style ?

Quel est le lien de votre sujet avec l’exobiologie ?

En exobiologie, on cherche à comprendre comment la vie est apparue sur Terre, mais on cherche aussi à savoir si elle existe en dehors de notre planète.
Pour comprendre comment elle est apparue sur Terre, il faut remonter le plus possible dans le temps pour étudier les traces de vie conservées dans les roches. Schématiquement, plus on remonte dans le temps, plus les formes de vies observées sont primitives, et plus on s’approche des prémices de la vie. Cependant, plus on remonte dans le temps, plus les roches sont anciennes, et moins les organismes eux-même ont été conservés. Il faut alors trouver d’autres indices de leur présence passée, comme les minéraux précipités par l’activité bactérienne, ou certains éléments chimiques utilisés par la vie. Ma thèse intervient à ce niveau.
De plus, si tout se passe bien, ces signatures minéralogiques et géochimiques de la vie pourraient servir aux missions spatiales destinées à chercher la vie sur d’autres planètes, qui sait ?

Pourquoi avez-vous souhaité faire une thèse ?

Réponse un peu bête : pour faire de la recherche ensuite. L’exobiologie me passionne depuis longtemps, et j’aimerais beaucoup apporter ma pierre (parole de géologue !) à l’édifice comme on dit. Aussi, faire de sa passion son métier, et continuer à apprendre dans ce domaine toute sa vie me parait une belle perspective…

Meilleur souvenir et pire souvenir au laboratoire ?

Mon meilleur souvenir… Peut-être les derniers moments de stage de M2 Recherche. Avec ma promo on a passé de longues soirées/nuits au labo à Grenoble lorsque l’on finissait de rédiger nos mémoires de recherche, ou que l’on préparait nos soutenances… On bossait tard, on mangeait tous ensemble en regardant un film branché sur le rétroprojecteur de la salle de conf’, et l’on se remettait à bosser… Le hic : toutes les heures il fallait courir partout dans le bâtiment pour désactiver l’alarme ! A cause de la fatigue et du stress, ce sont des moments forts en émotions, sympas à vivre après tout !

Axelle

3 commentaires sur l'article Trajectoire : Axelle Hubert

  1. Fascinant!

    C’est un domaine de recherche de rêve. J’ai rapporté sur mon site « facebook » cette entrevue.

    Pierre Turcotte

  2. Rominou dit :

    Trop la classe Axellemoute !!!

  3. Lucie M. dit :

    Nos routes se sont croisée en L1 et L2 de géol’ où tu parlais déjà d’exobiologie et de recherche, je suis ravie de lire que tu as pu aller jusqu’au bout de ton projet, surtout quand on sait la difficulté d’obtenir une bourse de thèse et de se frayer une petite place dans le monde de la recherche ! Bonne route à toi et à bientôt je l’espère !
    PS : fais un signe quand la soutenance approche !
    Luce.

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